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Le Pont Rouge de Ste-Jeanne-d’Arc

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Dernier pont couvert public à subsister de la grande époque de ce type de structure, le pont Rouge de Sainte-Jeanne-d ’Arc, construit en 1936, est de modèle Town[1]. Son unique travée, d’une longueur totale de 28,3 mètres, franchit la rivière Noire. Situé sur la route du Pont-Couvert, il est maintenant isolé depuis la modification du tracé de la route mais demeure une source de grande fierté pour la municipalité et ce, au même titre que le vieux Moulin du village. Il est d’une longueur totale de 24,57m (80’ – 71/2’’), d’une largeur carrossable de 4,75m (15’ – 7’’) et d’une hauteur libre au portique de 3,94m (12’ – 11’’).

En 1995, le Ministère des Transports consacre 135 000 $ à la sauvegarde de ce pont patrimonial menacé par la pourriture importante des culées de bois et des extrémités des cordes inférieures des fermes. La restauration est donc entreprise, le 1er août, par la compagnie Yves Germain Construction Inc. de Québec. L’entrepreneur devra reconstruire les culées, réparer les fermes de bois, réparer le plancher, remplacer les lambris. Il en profitera pour rehausser d’environ 600 mm la hauteur libre sous le pont.

Voici une anecdote concernant la restauration de ce pont. M. Henri Simard, un habile menuisier de Ste-Élisabeth-de-Proulx, travaillait sur le chantier avec son fils Martin. Âgé de soixante ans et possédant un physique beaucoup plus frêle que son fils, mais entraîné à travailler dur dans les chantiers, M. Simard construisait des culées de bois lorsqu’une lourde pièce mal manipulée l’entraîna dans une brutale chute du haut de la culée jusqu’en bas. C’est le silence dans le groupe. Ce brave Henri, la cigarette toujours fumante au bec, remontera calmement sur la culée, à la surprise de tous. Il poursuivra son travail sans se plaindre et jamais, il ne fera allusion à cette chute.

Le revêtement extérieur ou lambris est composé de planches de pin traitées et teintes en usine. Ce revêtement permet de redonner au pont couvert sa couleur typique d’origine. Son aspect, après restaurations, fait un peu revivre l’époque de nos grands-pères et grands-mères alors que, tous endimanchés, ces gens de la terre traversaient en carriole le pont Rouge, qui, avec de joyeux craquements, leur souhaitait bonne route vers l’église la plus proche.

Le pont Rouge de Sainte-Jeanne-d‘Arc fut terminé de restaurer le 19 septembre 1995. Le 20 novembre 1996, il résistera à l’inondation locale malgré les assauts de la tranche de 300 mm d’eau qui frappera le bas de son lambris. Il est donc heureux qu’il fût alors restauré car dans son ancien état, cela en aurait été fini du pont Rouge de Sainte-Jeanne-d’Arc.

Préparé par Isabelle Trottier, archiviste

 

[1] Town : de Ithiel Town, (1784-1844) architecte et ingénieur civil américain qui développa ce style de construction

Retranscription de : la revue La Souvenance de la Société d’histoire et de généalogie Maria-Chapdelaine, Automne 2008, vol. 21, no 2, p. 6 [En ligne : https://histoiregenealogie.plan.wshost.ca/items-membres/la-souvenance-2008-les-boivin/] (Seuls les membres de la Société d’histoire pourront consulter ce lien, abonnez-vous pour soutenir notre mission!
Références : Revue Saguenayensia, octobre-décembre 1999, p.34-35
Site Internet : www.mtq.gouv.qc.ca

Pour plus d’informations :
« Vieux moulin et pont couvert de Sainte-Jeanne-d’Arc », Parc régional des Grandes-Rivières, 2023 [En ligne : https://grandesrivieres.com/activites/vieux-moulin-et-pont-couvert-de-sainte-jeanne-darc/].
« Un gros chantier au pont Rouge de Ste-Jeanne-d’Arc », Les ponts couverts au Québec, 2013 [En ligne : https://pontscouverts.com/blogue/2013/10/20/un-gros-chantier-au-pont-rouge-de-ste-jeanne-darc/].

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Publié le juin 26, 2023