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Le dépôt des Loutres, un village forestier

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L’industrie forestière – ce n’est pas un secret – a joué un rôle important dans le développement de la région. Un rôle qu’elle joue toujours, d’ailleurs.

En 1940, ce sont 6000 personnes qui travaillent dans les chantiers de J. Adélard Gagnon et de la compagnie Price. Ces hommes quittaient leur foyer et leur famille à l’automne pour n’y revenir qu’au printemps.  

Il fallait loger ces travailleurs près de la matière première et la forêt a ainsi vu poindre de nombreux camps en bois rond. Les bûcherons devaient être nourris, les chevaux soignés, les outils réparés. Étant éloignés des villes et villages, on construit alors des dépôts, qui fourniront ces services au camps environnants.  

Le dépôt des Loutres, situé au nord de Notre-Dame-de-Lorette sur le territoire actuel de la Zec Rivière-aux-Rats, est particulièrement important. Il sert de dépôt non seulement pour les camps, mais également pour les autres dépôts de la compagnie Lake St-John 

Ouvert à la fin des années 1930, il demeure en fonction jusque dans les années 1950. On y retrouvait tout l’essentiel pour le travail en forêt : camp des hommes à deux étages, magasin général, cookerie, infirmerie, écurie, centrale de téléphone, bureau des mesureurs, etc. Pour assurer le bon roulement de tous ces services, ce sont des familles entières qui emménagent aux Loutres. Des maisons sont construites par la compagnie pour accommoder une vingtaine de familles. On y emménage même une patinoire pendant l’hiver. 

La messe de minuit y est célébrée chaque année.

« Au dépôt Les Loutres surtout, dans ce village en forêt on se serai cru en plein boulevard commercial de Dolbeau. C’était toute une féérie de lumières électriques de toutes couleurs, décorant les arbres de Noël exposés au dehors, ainsi que les coquettes maisons, et que dire de la grande cuisine préparée pour le réveillon, où les tables regorgeaient de viandes de toutes sortes, ainsi que fruits, bonbons, liqueurs douces, et desserts, y compris les bûches des Joyeux Noël, confection du cuisinier Dufresne. Le tout au milieu de fleurs aux vives couleurs était bien de nature à rendre jaloux nos plus grands hôtels. » (Dolbeau Journal, 3 janvier 1948). 

Avec l’amélioration de l’état des chemins, les familles quittent le dépôt puisqu’il est maintenant possible de retourner rapidement en ville en véhicule à la fin de la journée. 

Certains bâtiments sont encore debout, notamment le camp des hommes dont l’usage reste lié à sa vocation historique, soit loger travailleurs et motoneigistes. 

 

Pour trouver plus d’images, entrez le mot « Loutres » sur le site web de la Société historique du Saguenay, sections Archives > Recherche en ligne > Album photographique.
À noter que l’utilisation de photographies requiert en tout temps l’autorisation du centre d’archives dont elles proviennent.
Vous pouvez les consulter uniquement de façon individuelle. Merci!

Source : Société historique du Saguenay [en ligne : https://shistoriquesaguenay.com/portail/album/index.php]. 

 

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Par Marie-Chantale Savard, archiviste

 

Sources :

Isabelle Trottier et Huguette Labrecque. Les Chantiers au nord du Lac-Saint-Jean, tome 1, Société d’histoire et de généalogie Maria-Chapdelaine, Dolbeau-Mistassini, 2003,  304 pages.
Dolbeau Journal, conservé à la Société d’histoire et de généalogie Maria-Chapdelaine, 3 janvier 1948. 

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Publié le juin 26, 2023