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L’ouragan destructeur de Saint-Thomas-Didyme

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L’état d’une maison après l’ouragan / Source : SHG Maria-Chapdelaine, P282 Fonds 75e de Saint-Thomas-Didyme (cote P282/A1/3.2.2.2,1)

 

Peut-être vous rappelez-vous du 20 juillet 1955, ce jour fatidique où un ouragan a traversé la municipalité de St-Thomas-Didyme, détruisant sur son passage de nombreuses habitations et causant énormément de pertes pour les travailleurs agricoles et forestiers du milieu. Vers 20 h ce soir-là, le ciel s’est obscurci et le vent dévastateur a commencé à souffler sur la ville, emportant avec lui les bâtiments de 20 familles logeant dans les rangs 12 et 13.

Les toits des maisons étaient arrachés par la force du vent et les granges s’écroulaient, écrasant le bétail sous les décombres. Une pluie torrentielle se mêle au tourbillon qui arrache tout sur son chemin. Plusieurs ont cru voir la fin du monde s’abattre sur eux. Les gens sortaient en récitant le chapelet et en tenant la Bible entre leurs mains pour constater les dégâts.

 

Des citoyens constatent les dégâts après les grands vents. / Source : SHG Maria-Chapdelaine, P282 Fonds 75e de Saint-Thomas-Didyme (cote P282/A1/3.2.2.2,20)

 

Mme Fleurette Gravel Larouche, qui gardait ses jeunes frères et sœurs à la maison le soir du drame, raconte son expérience :

Jean-Claude, né du second mariage, dormait dans sa couchette. Tout à coup, les carreaux de la fenêtre volèrent en éclats sur le berceau. Je pris le petit dans mes bras et demandai à mes frères et sœurs de sortir sous la véranda pour être prêts à fuir en cas de danger immédiat. Le tonnerre grondait; le vent devint de plus en plus fort; les bourrasques se succédaient rapidement… des boules de feu semblaient rouler autour de la maison… les enfants tremblaient d’épouvante. Bernard, pourtant si peu dévot, invoquait tous les saints du Paradis… Les toits des maisons sont brusquement arrachés; des poutres s’écroulent et dans l’écurie de mon oncle, les animaux sont écrasés sous les décombres. Des masses informes sont emportées à des distances considérables… Les gens, affolés, courent partout, cherchant un gîte plus sûr que leur demeure. Bientôt, un orage violent s’abat sur la contrée, puis, peu à peu, le vent se calme, laissant apparaître des dégâts spectaculaires.

Le lendemain de la tragédie, un Comité de secours fut fondé afin d’aider les sinistrés. Chaque paroisse a prêté assistance aux familles touchées par cette catastrophe naturelle. Ainsi, un montant de 26 000 $ est amassé. Les cultivateurs ayant tout perdu en l’espace de quelques heures, soit maison, récoltes et animaux, ont pu reconstruire leurs installations de façon à reprendre leurs activités quotidiennes.

Par Frédérique Fradet, archiviste-rédactrice


Sources :

Comité de secours aux sinistrés. Évaluations des dommages de l’ouragan du 20 juillet 1955, 1955, p. 1-4. (SHG Maria-Chapdelaine, P128 Fonds Comité de secours aux sinistrés de l’ouragan de Saint-Thomas-Didyme).
Cécile Darveau et al. 75 ans Saint-Thomas-Didyme, 2000, p. 119-120.
Lucie Gauthier. « Qui se souvient? Ouragan du 20 juillet 1955 à St-Thomas-Didyme », La Souvenance, vol. 5, no 2, 1993, p. 10-11.
Myriam Gilbert. « Les ouragans ne datent pas d’aujourd’hui… », Le Réveil, vol. 68, no 35, 23 août 2011, p. 42 [en ligne].
Municipalité de Saint-Thomas-Didyme. « Témoignage de Mme Fleurette Gravel Larouche », Programme souvenir 1925-1975, 1975, p. 29-31.


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Publié le mars 10, 2018